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Nous verrons dans cet article quelles sont les dérives les plus communes du développement personnel.

Le développement personnel, c’est l’ensemble des actions et des pratiques mises en place pour améliorer sa vie personnelle et/ou professionnelle. Cela peut inclure des activités comme la lecture, l’écoute de podcast sur le développement personnel, la méditation, le yoga, l’alimentation « vivante » (non, il ne s’agit pas de cannibalisme), le Qi-Gong, la rédaction de journaux intimes, le chant, etc.

Le développement personnel se révèle bénéfique sur de nombreux plans et de diverses manières.

Par exemple, il permet de:

  • mieux nous connaître
  • identifier plus facilement nos émotions et besoins
  • mieux communiquer avec les autres
  • développer de meilleures relations
  • gérer le stress
  • encourager la motivation
  • renforcer la confiance en soi
  • devenir plus optimiste
  • lâcher prise
  • accéder à un niveau de bonheur plus élevé

Tout ceci, à une condition: le pratiquer de manière équilibrée.

Autrement, il se peut que vous tombiez dans une des nombreuses dérives du développement personnel, que je m’apprête à vous présenter ici sans plus tarder.

Tomber dans l’égoïsme et l’individualisme : une des dérives les plus fréquentes

J’ai pu remarquer qu’étrangement certaines personnes engagées dans une démarche de développement personnel avaient des comportements et des réflexions foncièrement égotistes et individualistes.

Étrange, non ? Et bien non. Pas tant que ça en fait.

Il est même plutôt facile de comprendre comment une mauvaise utilisation des concepts de développement personnel peut rendre égoïste.

Comme il met l’accent sur l’amélioration de soi et de sa propre vie, il est possible que certaines personnes peu équilibrées développent une obsession à propos de leur croissance personnelle, tellement qu’elles en viennent à négliger les autres et le bien-être collectif. Ces deux notions-là passent donc, inévitablement, au dernier plan. L’individu est alors tellement focalisé sur sa petite personne, ses propres besoins, ses sentiments et ses désirs, qu’il en oublie totalement le reste du monde.

✔️  Comment éviter cela ?

Pour éviter de prendre ce chemin, demandez-vous si la manière dont vous pratiquez le développement personnel vous coupe de votre environnement social. Pensez-vous être suffisamment à l’écoute des désirs, sentiments et besoins d’autrui ? Ressentez-vous un intérêt pour ce que vivent les gens et ce qu’ils traversent dans leurs vies ?


Si votre croissance personnelle nuit à l’altruisme que vous témoignez, il y a de fortes chances pour que vous le pratiquiez de manière inadéquate. Accorder autant d’importance et de valeurs aux opinions et sentiments des autres vous aidera à rectifier le tir et à rétablir une relation saine avec votre environnement. Cela vous permettra de générer de l’empathie qui fera de vous une personne plus ouverte aux autres.
Attention cependant à ne pas accorder plus d’importance aux sentiments et désirs d’autrui plutôt qu’aux vôtres, pour ne pas tomber dans l’autre extrême.

La perte de confiance en soi

Le principe même du développement personnel est, il est vrai, d’inviter la personne à s‘améliorer en permanence. Mais poussé à l’extrême et dans certaines conditions, cela peut amener un individu à devenir trop perfectionniste et à développer des attentes trop élevées envers lui-même. Cela peut l’amener à remarquer en permanence « ce qu’il fait mal », et à occulter « ce qu’il fait bien ». Outre le sentiment intense de culpabilité que cela peut engendrer, la pression ressentie peut également générer un état constant d’anxiété, néfaste à la santé psychique de l’individu. Cette boucle infernale peut nuire gravement à l’estime de soi et aller à l’encontre de l’objectif de la démarche initiale de développement personnel.

✔️  Comment éviter cette dérive ?

Il est vrai que le développement personnel invite à se remettre en question continuellement. Toutefois, il est important de rappeler l’importance de la bienveillance. Il est aussi primordial de remarquer nos forces et nos réussites, autant que nos faiblesses et nos échecs.

Il nous revient de faire preuve de tolérance et de patience, comme on le ferait avec un enfant qui apprend. On ne devient pas notre « meilleur nous » du jour au lendemain, et nous faisons tous des erreurs. Au lieu de tomber dans l’autoflagellation psychologique, soyons plutôt doux envers nous-mêmes. Reconnaissons et pardonnons nos erreurs en nous demandant comment nous ferons mieux les choses la prochaine fois.

L’autoresponsabilisation à outrance

Vous avez peut-être déjà entendu cette phrase du Dalaïlama :

« La sensation d’être heureux ou malheureux dépend rarement de notre état dans l’absolu, mais de notre perception de la situation, de notre capacité à nous satisfaire de ce que nous avons »

Bien que cette citation revête une vérité implacable, elle ne peut pas s’appliquer à toutes les situations de la vie. Une mauvaise compréhension de cette phrase pourrait laisser penser à une personne qu’elle est l’unique responsable de son état de bonheur ou de malheur, et ce en toutes circonstances. Au lieu de s’extraire d’une situation désagréable, elle pourrait donc penser que c’est sa responsabilité de continuer à subir cette situation.

Après tout, tout ce qu’elle a à faire est de modifier sa perception non? Et bien non !

Cette interprétation erronée peut:

  • Générer -aussi- une énorme pression et une forte culpabilité (« j’ai attiré ce que je vis, c’est à moi de régler la situation »)
  • Nous empêcher d’accepter le fait que des fois, nous allons mal. C’est un fait, personne n’est « lumineux » 24h/24. Ceux qui le sont sont -soit dans le déni – soit des maîtres ascensionnés proches du Bouddha. Mais soyons honnêtes, ni vous ni moi n’en sommes là. Alors ne soyons pas dans le déni. Des fois ça va, des fois ça ne va pas. L’authenticité qui nous permet de l’accepter est une qualité précieuse.

Prenons un exemple précis:

Le fait de se sentir -seul-e- responsable de son état de bonheur ou de malheur à tout moment pourrait amener à ce genre de situation: une personne malheureuse à rester avec son/sa partenaire toxique et maltraitant-e, puisque c’est à elle de modifier sa perception pour atteindre le bonheur. Mieux: « ça lui permet de travailler sur elle, alors c’est une opportunité de croissance personnelle incroyable mise sur son chemin » (true story).

Il m’est même arrivé d’entendre dire, de la part d’une personne qui venait de s’adresser à une autre de manière totalement irrespectueuse, voire cruelle:

« Pourquoi tu le prends comme ça? Tu sais, la manière dont tu prends ce que je te dis c’est TA responsabilité, pas la mienne. C’est ton choix. Je ne suis pas responsable! »

… Rappelons donc pour la postérité que nous restons -bien évidemment- entièrement responsables de nos comportements à tout moment. L’argument de la responsabilité de l’autre dans sa manière de réagir à nos paroles n’amoindrit en moins notre part de responsabilité dans les actions et les paroles que nous posons.

✔️  Comment éviter de tomber dans l’autoresponsabilisation excessive?

Reprenons l’exemple de la personne qui se force à subir continuellement une situation indésirable sous prétexte de développement personnel. Je lui rappellerai que des fois, la solution, c’est de mettre des limites, et de s’extraire de la situation . Ce n’est pas de la fuite, ni de la lâcheté, c’est du respect et de l’estime de soi.

Une autoresponsabilisation à outrance peut aussi nous empêcher d’aller chercher une aide extérieure, alors que cela s’imposerait : nous ne pouvons pas faire face seul-e-s à tous les défis qui se présentent à nous. Aller chercher de l’aide qualifiée est une manière responsable d’aborder certaines situations de la vie dans lesquelles nous sommes enlisés. Cela ne constitue en rien un échec, au contraire. Cela démontre votre détermination à avancer, votre humilité, le respect et la bienveillance que vous vous portez.

Les dérives de l’« égo spirituel »

Il est possible que la pratique du développement personnel puisse parfois entraîner une certaine arrogance ou une surestimation de soi. La sensation d’être « plus élevé au niveau vibratoire » ou d’avoir réalisé un « éveil spirituel » peut -aussi- vous faire plonger dans une des dérives communes du développement personnel: l’égo spirituel.

Ça vous parle?

Est-ce que ce sentiment de toute-puissance vous coupe du reste du monde ? Avez-vous tendance à juger les autres en les comparant à là où vous en êtes, vous ? Avez-vous une facilité déconcertante à focaliser sur vos forces et réussites, au détriment de vos faiblesses et échecs ?

Si la réponse est oui, rappelez-vous que le développement personnel est un long chemin à parcourir, et que rien n’est jamais complètement acquis. Vous serez surpris de réaliser que vous n’êtes peut-être pas aussi éloignés que vous le pensiez de la « plèbe endormie » que vous jugez inférieure à vous.

✔️  Comment éviter cette dérive ?

Pour ce point-là, l’humilité et l’authenticité sont les clés. Il est important de garder à l’esprit que chacun va à son propre rythme. Les chemins de développement personnel ne sont pas linéaires, contrairement à ce que l’on pourrait le penser. Chacun évolue, sur des aspects différents de sa vie, et ce en permanence.

Par exemple:

Il vous arrive de juger Martha du cours de CNV (communication non violente), car vous la trouvez très en retard en ce qui concerne la gestion de ses émotions. Elle manifeste effectivement beaucoup d’anxiété au quotidien et cela vous rend le commentaire désobligeant (très) facile.
Mais Martha…est peut-être en réalité plus avancée que vous sur un autre plan de sa vie. Peut-être a-t-elle guéri de tous ses traumatismes passés, contrairement à vous. Peut-être n’a-t-elle aucune notion théorique de développement personnel, mais qu’elle fait preuve d’empathie, de compassion, et d’altruisme au quotidien, sans pour autant les conscientiser ainsi.

Pratiqué de manière équilibrée et responsable, le développement personnel devrait plutôt empêcher de développer de telles dérives. Développez plutôt la gratitude, l’humilité, l’empathie, la tolérance et de la compassion envers les autres.

Négliger son corps

Le développement personnel mène fréquemment à certaines pratiques spirituelles (en lien avec l’esprit). Il est possible que sur ce chemin-là, certaines personnes en arrivent à négliger leur corps, car elles considèrent que l’âme et l’esprit sont plus importants que le corps physique.

Après tout, dans cette vision-là:

« Le corps n’est qu’un véhicule temporaire, tandis que l’âme en est le conducteur immortel. »

Certaines personnes vont donc favoriser le bien-être de l’esprit, tout en s’alimentant mal, en adoptant une hygiène de vie peu favorable, ou en faisant l’impasse sur une activité physique et/ou sportive.

Rappelons pourtant que de nombreuses traditions spirituelles considèrent le corps comme un temple sacré qui doit être traité avec respect et soin.

Même dans la pratique de la méditation qui ne semble être qu’un voyage de l’esprit, le corps a toute son importance. La méditation véritable met autant l’accent sur la respiration que sur les postures adéquates à adopter afin que le corps et l’esprit s’harmonisent lors de l’expérience. C’est aussi le cas des pratiques comme le Yoga, le Qi-Gong, qui permettent, grâce à cette union corps-esprit, de développer un niveau de conscience plus élevé et de contribuer à un meilleur état de santé physique et mental.

✔️  Comment éviter ces dérives ?

Il est important de se rappeler que le corps et l’esprit sont étroitement liés, et que la santé mentale et la santé physique sont interdépendantes. L’alimentation, l’hygiène de vie (boire de l’alcool, fumer de manière excessive par exemple), et l’activité physique et/ou sportive ont autant d’impact sur notre développement personnel que la croissance de l’esprit.

Après tout, si notre véhicule terrestre nous lâche avant la fin de notre expérience terrestre, nous risquons de manquer la fin du voyage. Ça serait dommage, non ?

La manipulation d’autrui, une des dérives les plus dévastatrices

Les dérives de la manipulation

Certains concepts de développements personnels, associés à certaines dérives citées plus haut, peuvent permettre à certains individus de les utiliser à mauvais escient. C’est le cas des prédicateurs modernes, capables de manier les concepts de développement personnel afin de manipuler des personnes influençables. Celles-ci se retrouvent alors à remettre la responsabilité de leur croissance personnelle entre des mains qui ne sont pas les leurs. Grave erreur, d’un côté comme de l’autre.

Cette situation d’abus de confiance est une configuration dans laquelle plusieurs dérives se font face. C’est cela qui la rend possible. Ainsi, ces personnes manipulatrices peuvent convaincre les personnes sous emprises de faire des choses, ou de croire des choses, qui vont à l’encontre de leur bon développement. Évidemment, tout cela en affirmant que c’est pour leur bien.

Une personne manipulatrice pourrait pousser les autres à adopter des croyances dangereuses, ou fournir des informations incomplètes et inexactes mettant en danger la santé et l’équilibre psychique des individus.

Quelques exemples de manipulation (volontaire ou non)…

De nombreux exemples de situations me viennent en tête. Parmi eux:

  • Le rejet TOTAL de la médecine moderne (sans nuance raisonnable) quelque soit la pathologie et les antécédents de la personne (non, on ne stoppe pas un œdème de Quincke avec de l’huile essentielle de lavande.)
  • La transmission d’informations incomplètes sur le jeûne et ses bienfaits, par exemple, dont les modalités et les précautions à prendre ne sont pas évoquées. Un accompagnement insuffisant peut occasionner de graves conséquences, comme il en est fait mention ici.
  • L’extorsion bancaire (la base.). Pour nous permettre de « participer financièrement à un concept plus grand que nous-même, et ainsi transmuter notre égo pour pouvoir nous fondre dans l’Un Indivisible » (ben voyons). En réalité, la personne à l’origine de cet argumentaire ne cherche qu’à s’enrichir personnellement. C’est le cas dans beaucoup de sectes reconnues en tant que telles.
  • La contrainte d’accepter une « relation libre » contre son gré, puisque « l’amour inconditionnel, le VRAI, n’exclut pas, il unit ». C’est donc à nous seuls de travailler sur nos sentiments de jalousie qui doivent être transmutés pour que nous puissions évoluer spirituellement. Ce point renvoie clairement à l« auto-responsabilisation » dont nous parlions plus haut.
    Certains animaux sont polygames, d’autres monogames, comme les hippocampes. C’est OK aussi d’être un hippocampe. Si vous êtes un hippocampe, acceptez-le et ne cherchez pas à tout prix à devenir un lapin. Les lapins survivent très mal dans l’eau.

✔️  Comment éviter ces dérives et éviter la manipulation ?

Si vous avez des doutes sur des informations qu’on vous transmet, n’hésitez pas à consulter un professionnel ou à vérifier par des recherches personnelles toute information susceptible de vous mettre en situation difficile.

Si certains de vos proches vous avisent de leurs inquiétudes quant à une situation que vous vivez, prenez le temps d’analyser la situation avec la tête froide. Peut-être s’inquiètent-ils à juste titre. Peut-être pas. A vous de faire le travail de vérification nécessaire.

Mal interpréter ce que « l’Univers met sur notre chemin »

Ne pas identifier les opportunités qui se présentent

Une mauvaise interprétation de ce que l’univers met sur notre route peut se révéler contre-productive . En effet, cela peut nous empêcher d’identifier réellement quelles sont les opportunités qui se présentent à nous à un moment précis.

Un exemple personnel me vient en tête à ce sujet :

Une connaissance avait pris la décision d’arrêter de fumer. Ce qui, à première vue, était plutôt cohérent avec sa pratique de développement personnel. Le deuxième jour, un collègue lui proposa une cigarette à la pause. Il a alors estimé que « l’Univers mettait encore du tabac sur son chemin, et que donc, le moment n’était probablement pas venu ».

À ce moment-là, il était certes plus facile d’interpréter que l’ Univers avait mis du tabac sur sa route pour repousser son arrêt. Il était sur le moment trop confrontant pour lui de voir que l’Univers lui offrait en fait une opportunité d’affirmer son choix et sa volonté d’arrêter.

Depuis ce jour, cette connaissance a arrêté d’arrêter.

✔️  Comment éviter cela?

À tout moment et pour chaque interprétation dont vous doutez, il est important de vous demander si celle-ci vous permet réellement d’avancer vers ce que vous souhaitez , ou s’il s’agit de l’interprétation qui vous est la plus facile à accepter sur le moment. L’authenticité (pour éviter le déni), l’humilité et la détermination sont donc des alliées précieuses pour y voir plus clair dans ce genre de situation, et, ainsi, éviter les dérives.

Se sentir victime de la vie

Parfois, il est des circonstances dans lesquelles il est tentant de penser que nous sommes victimes de l’univers. Nous accusons le coup et parfois, il nous est difficile de reconnaître notre part de responsabilité dans les problèmes que nous rencontrons. Nous focaliser sur cette interprétation erronée et nous enfermer dans la victimisation, le sentiment d’injustice, ou la résignation (du style « de toute façon, c’est comme ça, ça ne changera jamais! ») peut nous empêcher de trouver des solutions efficaces aux problèmes que nous rencontrons, et de grandir en conséquence.

✔️ Comment éviter cela?

Pour valider notre interprétation des choses quand le doute s’installe, obtenir un avis extérieur peut être un atout précieux ; n’hésitez pas à en parler à un tiers, un ami, ou un professionnel s’il le faut. Cela vous permettra de mieux identifier votre part de responsabilité dans les situations rencontrées. Ainsi, vous pourrez saisir au bon moment les opportunités qui se présentent à vous et évoluer tout autant.

Conclusion

En résumé, le développement personnel peut être très bénéfique pour nous aider à mieux nous connaître, à avancer et à atteindre nos objectifs. Il peut également, à travers les concepts de gratitude, d’humilité, d’empathie et d’altruisme, nous permettre d’avoir des relations plus saines avec les autres, et d’être plus heureux au quotidien.

  Pour ne pas tomber dans certaines dérives, il est donc important de garder un regard critique et objectif sur la manière dont nous pratiquons le développement personnel. Il ne faut pas hésiter à réajuster sa pratique si on considère qu’elle devient néfaste d’une manière ou d’une autre, qu’elle nous coupe du monde, ou qu’elle nous empêche d’évoluer vers un mieux-être.

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