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Vous êtes sur le point de lire un article très spécial qui participe à un événement tout aussi spécial : le carnaval d’articles organisé par le blog Plantoj ! Ceci lui s’articule autour du thème des fleurs et des plantes vertes à la maison. Dans le cadre de cet événement, de nombreux blogueurs ont soumis leurs meilleurs articles, et je suis heureuse de faire partie de cette belle initiative. N’hésitez pas à jeter un coup d’œil aux autres articles du carnaval, vous pourriez y trouver des pépites !

Les plantes vertes , ces incontournables qui ravissent notre quotidien

Il est temps je crois de le reconnaître et de l’assumer : j’entretiens une relation ambigüe avec les plantes vertes et les fleurs de maison.

Cela me cause beaucoup de soucis. Plus exactement, cela leur cause beaucoup de soucis.

Pourtant, j’adore leurs aspects verdoyant, coloré et bucolique. Leurs douceurs et leurs énergies me procurent d’incroyables sensations au quotidien. Le fait qu’en un regard, elles ont le pouvoir de transcender la grisaille des grandes villes qui s’étend par-delà mes fenêtres… Comment ne pas se laisser charmer par l’impression enivrante de se trouver en plein cœur de la forêt amazonienne, alors qu’on est en pleine ville ? Lorsqu’en humant à pleins poumons l’oxygène qu’elles procurent, les bienfaits sont semblables à ceux que l’on ressent après une longue méditation… C’est assez incroyable, il faut le reconnaître !

Et pourtant…

⚠️Spoiler Alert : Cette histoire d’amour finit mal

Au cours de mon histoire, j’ai acheté toutes sortes de plantes, des cactus aux Spathiphyllum, en passant par les tomates cerises et les plantes aromatiques… Mais elles finissent TOUTES inexorablement par mourir, comme touchées par une sombre malédiction.

Pendant des années, hélas, j’ai adoré m’identifier à l’image de l’amoureuse des plantes, de l’herboriste innée, de la jardinière en herbe connectée à la Madre Tierra.

Mais la réalité est tout autre. Mes plantes ont toutes été victimes de mes *bons* soins.

Une belle preuve que NON, l’amour, parfois, ça ne suffit pas.

Mes plantes vertes ont toutes péri dans d’atroces souffrances, par manque d’eau, de lumière, d’engrais ou d’attention.

J’ai finalement compris que je devais arrêter de me mentir à moi-même.

Alors, non. Je ne suis pas une chamane moderne herboriste à ses heures, ne m’en déplaise. Je suis simplement et tout bonnement INCAPABLE de m’occuper de mes plantes d’intérieur.

Alors oui: pendant longtemps il m’a été difficile de l’accepter. Je dois bien avouer que je suis un peu comme un chien avec un os quand il s’agit de mes croyances erronées. Mon égo refuse souvent de lâcher prise et je me retrouve souvent à m’obstiner pour rien. Mais bon, je suppose que cela fait partie de mon charme légendaire… ou peut-être pas ! Je devrais peut-être envisager de travailler sur mon humilité et apprendre à admettre mes erreurs plus facilement.

Le déni, fruit d’une vie entière d’auto-persuasion

Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours été fascinée par la manière dont Pocahontas parvenait à être en parfaite symbiose avec son environnement. C’était incroyablement inspirant. Elle était tellement en harmonie avec la nature, ses mouvements étaient souples, gracieux et légers. Elle était si libre et connectée à la terre.

Elle est très vite devenue un role model à imiter, tant et si bien que dès que je me retrouvais en nature, je m’empressais de rejouer son quotidien. Gambadant dans la nature, les cheveux au vent, je cherchais à ressentir cette même connexion avec le monde naturel.

Malgré mes multiples essais, mes tentatives ont été aussi fructueuses qu’un nénuphar poussant dans le désert:

  • Au lieu de voler délicatement au vent, mes cheveux me fouettaient violemment le visage et me donnaient un look Bob Marley très éloigné du style recherché
  • J’ai dû, à contrecœur, faire face à une intrusion buccale de moucheron en pleine performance de chant dans les bois. Expérience qui a eu un effet réfrénant sur mes envies de poursuivre cette activité de façon aussi…effervescente.
  • J’ai trébuché sur une racine et me suis méchamment ramassé au sol
  • J’ai gardé pendant des années un déplaisante douleur au coccyx après une mauvaise chute sur les rochers.

C’est donc la mort dans l’âme que j’ai compris que je devrais plutôt me contenter de marcher normalement. Comme la plupart des humains le font.

Le soin des plantes vertes : leçons apprises au fil du temps

A l’aube de mon aventure verte, j’étais convaincue que toutes les plantes étaient sensiblement les mêmes. Je pensais qu’il suffisait de les arroser -plus ou moins régulièrement- et qu’elles pousseraient toutes de la même manière.

Après tout, dans la nature, il pleut, et puis voila !

C’était sans compter sur la réalité. Chaque plante est différente et nécessite (apparemment) des soins spécifiques. Je l’ai appris à mes à leurs dépens.

J’ai sacrifié beaucoup de vie sur l’autel de mon ignorance.

Mais alors, cela impliquait que je devais apprendre à connaître chaque plante individuellement et adapter mes soins en conséquence. Ce n’était plus simplement une question d’arroser ou de ne pas arroser, ce qui était déjà suffisamment contraignant. Il me fallait trouver le bon équilibre pour chaque plante, en terme d’ensoleillement, de nutriments, d’eau, et j’en passe.

C’était un peu comme avoir une dizaine d’enfants de moins de deux ans à charge à la maison, avec des rythmes totalement différents, des demandes contradictoires et des intolérances alimentaires irréconciliables.

Clairement, je n’étais pas prête.

Ce qui m’apparaissait initialement comme une activité ludique et agréable s’est soudainement transformé en un enfer en terme de charge mentale. Dès lors, cette phrase culte n’a cessé de tourmenter mon esprit:

«  Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, Peter ».

C’en était trop. Il fallait accepter l’évidence. Cette relation toxique devait cesser définitivement.

La compassion sélective : des valeurs contradictoires

C’est assez ironique de réaliser que je suis végétarienne parce que l’idée de tuer des animaux à visages m’est insupportable, mais que j’ai pu mettre tout ce temps à arrêter ce carnage végétal. C’est comme si j’étais une fervente défenseuse de la cause animale qui ne pouvait s’empêcher de collectionner les pattes de licornes à paillettes, simplement parce que ça porte bonheur. Ça n’a aucun sens.

En quête d’alignement et pour épargner mon karma, j’ai décidé d’épargner mes plantes. J’ai juré à la communauté verte de ne plus l’ admirer dorénavant que dans son environnement naturel. Endroit magique, où la Pachamama semble , curieusement, avoir bien plus de talents de jardinière que je n’en aurais jamais.

Comme l’affirme Fabien Delcourt dans son article « Comment être vraiment soi-même à l’ère des réseaux sociaux ? » :

Il est l’heure de renoncer à la quête du paraître, de revenir à soi et de se connaître vraiment.  

Fabien Delcourt, du blog Epanescence

Ceci implique d’embrasser ses parts d’ombres ET de lumières, ses forces autant que ses faiblesses.

Mais qui sait? Les choses évoluant constamment…Peut-être un jour aurai-je la disponibilité temporelle et mentale de fournir l’apprentissage nécessaire à la survie et à l’épanouissement de mes plantes vertes. Je me le souhaite.

D’ici là, il est préférable que les choses restent ainsi. Pour le bien de tous.

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